L’éco-anxiété et le Covid-19

Le Covid-19 et l’éco-anxiété sont des symptômes d’une maladie bien plus grave, et aussi sources d’espoir.

Depuis 6 ans le terme « Eco-Anxiety » est entré dans le vocabulaire des psychologues anglophones pour signifier la peur et le stress liés au changement climatique. L’Association Psychologique Américaine (APA) la définit comme la peur continue de la mort environnementale1 et nous alerte sur la croissance de cette nouvelle maladie mentale, surtout au sein de notre jeunesse.

Je parle plus de l’éco-anxiété elle-même dans un article dédié. Cette peur tout à fait naturelle est provoquée par la conscience de la menace sur la vie terrestre symbolisée par le changement climatique. Elle peut être accompagnée de sentiments de désespoir, d’impuissance, de colère et de solitude. Nous pouvons aussi sentir de la culpabilité d’avoir trahi la Terre et nos valeurs, et de la honte d’être incapables d’agir efficacement. Tous les ingrédients sont réunis pour être traumatisé, ou au moins faire une bonne déprime !

Et je l’ai testée, cette déprime. Ayant une conscience environnementale depuis mon enfance, j’évitais le gaspillage des ressources, mais je prenais quand même l’avion et j’avais une grosse voiture. Je suivais de près les recherches autour du changement climatique et la destruction de la biodiversité. Bien que les théories d’effondrement me semblaient plausibles, je ne les croyais pas. En fait, j’étais toujours optimiste, pensant que le monde se réveillerait à temps pour trouver des solutions.

Optimisme est un mot gentil pour le déni. Dans mon cas, c’est l’édifice de déni qui s’est effondré, et avec lui, une partie de mon identité, me laissant vulnérable et impuissant. Ma vie et mes projets avaient perdu leur sens, et mon travail – qui à l’époque était loin d’être écologique – était devenu un fardeau. Je ne voyais que des limitations. Il m’a fallu du temps pour me rendre compte de ce que j’étais en train d’expérimenter.

Est-ce que mon éco-anxiété est une maladie mentale comme suggère l’APA ? Je trouve l’idée dangereuse pour trois raisons. D’abord, cette anxiété est un signal d’alarme naturel face à une situation traumatique et il serait temps qu’on arrête de parler de maladie mentale dans ce cas. Après tout, la terre a besoin de notre éco-anxiété !

Ensuite, le vrai problème n’était pas ma prise de conscience, mais le déni que j’ai entretenu jusque-là. C’est, au bout du compte, un comportement autodestructeur. En considérant le déni comme le problème, nous pouvons nous intéresser à son origine. Le déni est une manière de se dissocier d’une expérience traumatique. Mais avant de déclarer que la plupart des gens sur la planète sont en dissociation et donc sont des malades mentaux, nous pouvons plutôt explorer la nature du traumatisme qui a provoqué leur déni et essayer de le guérir. Les pistes ne manquent pas.

Et troisièmement, si l’éco-anxiété est une maladie créée par le changement climatique, ben génial, c’est donc la faute du climat ! Du coup, c’est le climat qui est la menace et moi la victime. Re-bonjour le déni car ce retournement de cause à effet masque la réalité : c’est la Terre qui est la victime et c’est nous la menace à sa santé. Le changement climatique, comme mon éco-anxiété, n’est qu’un symptôme de notre abus de la Terre. Si maladie mentale il y a, c’est que nous nous pensons séparés et supérieurs à elle.2

Et le Covid-19 dans tout ça ? Nous sommes en train de faire la même inversion : si c’est le virus qui est l’ennemi nous pouvons oublier qui est la vraie menace à notre survie. Encore une fois, le virus n’est qu’un symptôme d’un problème que nous avons créé en détruisant la biodiversité de la Terre. La peur que nous sentons face au virus renforce l’idée que nous devons combattre la nature, plutôt que l’aider.

Mais il y a une grande différence. Avec le Covid-19, bien que nous ayons essayé de nier sa dangerosité au départ, ça n’a pas marché longtemps. La « covid-anxiété » est devenu virale, et en quelques semaines cette peur a aligné la volonté de toute la planète. Même les français se sont montrés solidaires en choisissant d’obéir aux ordres de confinement – en grognant bien sûr !

Cette merveilleuse coopération me donne espoir. Elle montre ce qui est possible quand nous alignons notre intention. Elle augmente notre conscience d’être vulnérables et interdépendants. J’espère que notre expérience collective de covid-anxiété augmentera la propagation d’éco-anxiété, qui devient une réponse normale à quelque chose de bien plus dangereux qu’un virus : l’humanité industrialisée.3


Références :

1 – American Psychological Association, 2017, Mental Health and our Changing Climate: Impacts, Implications, and Guidance : https://www.apa.org/news/press/releases/2017/03/mental-health-climate.pdf

2 – Zhiwa Woodbury, 2019, Climate Trauma: Toward a New Taxonomy of Trauma : https://www.academia.edu/38305979/CLIMATE_TRAUMA_Towards_a_New_Taxonomy_of_Traumatology

3 – Joanna Macy et Molly Young Brown, 2008, Editions Le Souffle d’Or, Ecopsychologie pratique et rituels pour la Terre, https://www.souffledor.fr/ecopsychologie/1917-ecopsychologie-pratique-et-rituels-pour-la-terre-9782840586319.html

Éco-anxiété – késako ?

Cet article explore l’éco-anxiété et comment y faire face.

L’éco-anxiété est la peur et le désespoir provoqués par la conscience des effets du changement climatique, de la pollution, la destruction de la biodiversité et de l’épuisement des ressources de la planète. Certains psychologues provoquent de la controverse en la considérant comme une maladie mentale (voir l’article L’éco-anxiété et le Covid-19). L’anxiété peut devenir une angoisse forte au fur et à mesure que la peur de la disparition de l’espèce humaine devient une certitude.

Cette peur est tout à fait naturelle face aux changements de vie qui nous attendent, et face à la vraie menace qui plane sur la vie terrestre. Les frayeurs ne manquent pas en ce moment entre les feux de brousse, les pandémies, les tempêtes, la mer qui monte et les scénarios d’effondrement. Les adultes peuvent imaginer perdre tout ce qu’ils ont construit dans leur vie dans un cauchemar de souffrance humaine. Les jeunes ressentent qu’ils n’ont pas d’avenir et expriment leur colère aux générations précédentes.

Il est naturel de se sentir impuissant et seul dans un monde où nos leaders et la majorité des gens ne se sentent pas concernés par l’avenir de la terre, et où les solutions radicales nécessaires semblent impossibles. Ajoutons un peu de culpabilité d’y avoir participé, et la honte d’être incapable d’agir efficacement. La situation a tout ce qu’il faut pour nous traumatiser, et réveiller nos traumatismes passés.

Cette conscience des enjeux écologiques est dure à porter. Elle demande de remettre en question comment nous vivons, et comment nous en sommes arrivés là. En même temps, il est difficile de changer notre impact écologique car nous sommes imbriqués dans des systèmes de dépendances : le travail, l’école, les transports, la chaîne alimentaire, etc. Il n’y a pas de chemin clair à suivre ; chaque jour amène des nouvelles solutions qui sont parfois contradictoires.

L’éco-anxiété est le plus souvent associée à la dépression et à tous les comportements qui soulagent temporairement la détresse (en gros, toutes les addictions et comportements compulsifs). Elle serait responsable de nombreux suicides.

Par contre, l’éco-anxiété peut inspirer des actions individuelles et communautaires, donner un sens à la vie et engendrer de la solidarité. Greta Thunberg est un exemple emblématique de quelqu’un qui a surmonté sa dépression en passant à l’action.

Comment savoir si j’ai l’éco-anxiété ?

Nous pouvons nous sentir en mauvaise forme et démotivés pendant longtemps, sans être conscients qu’il y a une anxiété derrière. Si vous vous sentez plus triste que d’habitude, moins aventurier, moins sociable ou moins créatif, posez-vous la question « comment je ressens l’avenir » ? D’autres personnes vont être plutôt agacées et sentir la rancœur et la frustration. Derrière, il peut y avoir le sentiment d’être perdu ou submergé, et que la vie n’a pas de sens.

Se souvenir du moment où ce malaise a commencé peut vous aider à comprendre ce qui se passe. Pour moi, c’était la lecture d’une étude de tous les scénarios d’effondrement proposés par différents scientifiques du monde qui a déclenché une démotivation totale pour tous mes projets.

Quoi faire si j’attrape l’éco-anxiété ?

L’éco-anxiété est un signal d’alarme qui dit : « vous ne pouvez pas continuer comme ça ! » Elle marque le début d’une transition difficile qui demande de faire le deuil de votre ancienne manière d’être et d’en construire une nouvelle. Comme tout ce qui secoue notre sens d’identité, elle nous met en face de notre vulnérabilité, et ce n’est pas confortable. Voici quelques astuces pour vous aider à passer ce cap et trouver un nouveau chemin :

  • Déjà sachez que l’anxiété dans ce contexte est une réaction naturelle et utile, et non pas un dysfonctionnement ou une maladie. Loin d’en avoir honte, vous pouvez être fier d’être conscient du dilemme de la terre.
  • Je répète : ce que vous vivez n’est pas facile. Acceptez que vous ayez ces sentiments inconfortables, essayez de les accueillir et ayez de la compassion pour vous-même.
  • Prenez soin de vous : faites-vous du bien en conscience. Si ça veut dire boire un grand coup de rouge et regarder une série, allez-y ! Mais faites-le avec l’intention claire de remonter votre moral. Sans cette intention vous pouvez sombrer dans un cycle de fuite qui crée la honte qu’il faut fuir, etc. Ne négligez pas le massage, les bains de pieds, et tout autre soin du corps. Faites-vous plaisir !
  • Mangez frais/équilibré et faites de l’exercice, de préférence en pleine nature. L’alimentation saine et l’exercice sont souvent les premières choses que nous abandonnons en temps de stress, et pourtant ils sont notre meilleur remède à l’anxiété et à la dépression.
  • Connectez-vous à la nature régulièrement. Soyez attentif à tous vos sens quand vous êtes avec elle.
  • Faites attention au sentiment de culpabilité. D’abord vous n’êtes pas seul responsable pour la situation de la Terre. La culpabilité que nous ressentons d’y avoir participé est un message disant qu’il faut admettre notre part de responsabilité et changer notre manière de faire. Une fois que vous avez pris ce message à cœur, lâchez la culpabilité.
  • Donc, prenez la responsabilité pour vos choix maintenant, en toute conscience des enjeux écologiques. Attention, vous ne pouvez pas être parfait, donc merci de simplement être « assez ».
  • Adoptez des gestes écologiques dans votre quotidien. Aucun n’est trop petit.
  • Faites le bilan de vos valeurs. Quels sont vos valeurs les plus importantes ? Laissez-vous guider par elles.
  • Rejoignez une ou des communautés autour de vous qui partagent vos valeurs. Si vous êtes très isolé, il en existe énormément en ligne. Vous n’êtes pas seul !
  • Si vous n’avez pas une pratique spirituelle, maintenant serait un bon moment d’essayer la méditation. Il y a beaucoup de pistes sur internet, et l’appli Petit Bambou est populaire.
  • Si vous continuez de vous sentir anxieux et perdu, trouvez-vous un thérapeute qui est sensible à l’existence de l’éco-anxiété. Avec un accompagnement bienveillant, vous allez pouvoir créer de l’espace autour de vos émotions et trouver du sens. Voir Comment choisir un thérapeute pour plus d’information sur cette démarche.

Références :

Coralie Lemke, Sciences et Avenir, 2019, L’éco-anxiété ou le trouble mental causé par la peur du changement climatique : https://www.sciencesetavenir.fr/sante/cerveau-et-psy/l-eco-anxiete-ou-la-detresse-due-au-changement-climatique_132187

Joanna Macy et Molly Young Brown, 2008, Editions Le Souffle d’Or, Ecopsychologie pratique et rituels pour la Terre, https://www.souffledor.fr/ecopsychologie/1917-ecopsychologie-pratique-et-rituels-pour-la-terre-9782840586319.html

Jason Plautz, Washinton Post, 2020, The Environmental Burden of Generation Z : https://www.washingtonpost.com/magazine/2020/02/03/eco-anxiety-is-overwhelming-kids-wheres-line-between-education-alarmism/?arc404=true

American Psychological Association, 2017, Mental Health and our Changing Climate: Impacts, Implications, and Guidance : https://www.apa.org/news/press/releases/2017/03/mental-health-climate.pdf

Comment choisir une thérapie ?

Pour répondre à cette question il faut en poser deux autres : sur quoi aimeriez-vous travailler, et combien de temps et d’énergie êtes-vous prêt à investir dans vous-même ? Avant d’aborder les différents types de thérapie, regardons un peu deux catégories : les thérapies brèves et les thérapies profondes. Les thérapies brèves ont une durée limitée, souvent une dizaine de séances, et les thérapies profondes peuvent durer quelques mois, voire quelques  années.

Généralement tout le monde est pressé d’aller mieux ! Il est normal d’être attiré vers les thérapies brèves qui offrent des solutions rapides pour des situations bien identifiées. Le coaching ou l’hypnose, par exemple, peuvent être très efficaces pour améliorer une relation, pour arrêter de fumer ou pour traverser un deuil, pour citer quelques demandes courantes. Le problème est que la situation est rarement bien identifiée au départ, et une thérapie brève peut guérir un symptôme d’un conflit plus profond, qui ne va pas tarder à resurgir autrement.

Par exemple, Chloé qui veut surmonter un problème dans sa relation de couple, peut apprendre à mieux communiquer ses besoins et à écouter ceux de son partenaire. Les thérapies comportementales brillent dans ce domaine. En plus, elles travaillent dans le présent, donc elles vont rarement troubler la personne avec son passé. Si Chloé travaille assidument dans son couple en appliquant tous les conseils de son thérapeute ou coach, elle va améliorer sa relation, et elle va augmenter la confiance et l’estime d’elle-même qui lui manquaient au départ. Si Chloé à la base est émotionnellement équilibrée, la thérapie brève va marcher.

Par contre, si Chloé manquait d’estime pour elle-même parce que dans l’enfance ses besoins n’étaient pas suffisamment respectés, il va être très difficile pour elle de les affirmer longtemps dans son couple. Cette blessure profonde va trouver mille manières de la faire trébucher, tant qu’elle n’est pas pleinement reconnue, acceptée et intégrée.

Ces trois étapes : reconnaissance, acceptation et intégration, sont au cœur du travail thérapeutique. Elles prennent du temps – parfois des années – et plus on essaie de raccourcir ce travail, plus longtemps il va durer. Un bon thérapeute fait tout ce qu’il peut pour faciliter ce processus, et il accepte et respecte le rythme de son client. La moindre impatience de sa part serait comme dire « vous n’êtes pas assez bon, » ce qui n’aiderait pas son client.

Voilà pourquoi la psychothérapie est généralement longue. Les thérapies brèves était nées du besoin des administrations de santé d’avoir des résultats rapides (et donc moins chers), et pas des besoins de personnes cherchant de l’aide !

Ceci dit, il y a des techniques de thérapies brèves qui aident énormément, comme l’EMDR et l’hypnose par exemple, et de plus en plus de thérapeutes intègrent ces techniques dans leur pratique.

« Mais j’ai déjà essayé plein de trucs ! »

Si vous avez déjà essayé plusieurs types de thérapies, des thérapeutes, ou des techniques de développement personnel sans résoudre vos problèmes de vie, vous vivez un conflit profond. Vous avez sûrement le désir et le courage d’avancer, et en même temps il y a une partie de vous qui résiste au changement. Il est important d’honorer cette résistance, d’apprendre à la connaître, et de comprendre les besoins qu’elle défend. C’est le travail d’une thérapie profonde, et c’est important que votre thérapeute commence par l’exploration de cette résistance avant de travailler sur des problèmes plus apparents.

Comment choisir un thérapeute ?

Peu importe le type de thérapie (voir Comment choisir une thérapie), c’est la relation qui se crée entre vous et le thérapeute qui détermine son efficacité. Donc, le job principal du thérapeute est de faciliter cette relation afin que vous vous sentiez en sécurité, entendu, et accompagné dans un travail collaboratif.

En thérapie, on peut parler des choses intimes qu’on n’a jamais partagées avant, et on ne va pas se livrer si on ne se sent pas écouté et en sécurité. Un thérapeute doit nous inspirer confiance dans la confidentialité de ce qui passe dans des séances. Il est important de sentir qu’il ne nous juge jamais, qu’il porte un regard positif sur nous à tout moment et qu’il fait attention à nos besoins.

Sa qualité d’écoute est primordiale. Il va écouter nos paroles, et aussi l’émotion et l’énergie que nous expérimentons dans l’instant, qui sont parfois plus importantes. Le thérapeute devrait aussi être attentif à comment passent nos interactions avec lui. Il demandera parfois comment nous nous sentons après avoir dit quelque chose, ou comment nous pensons qu’il a reçu nos paroles, afin d’entretenir la confiance et la complicité dans la relation. Il devrait être empathique et nous refléter comment il ressent les choses importantes qui se passent dans une séance.

Enfin, un thérapeute efficace est un guide expérimenté, mais il n’a pas le rôle de leader ; c’est nous qui choisissons le chemin. Il va éclairer la route avec son expérience et collaborer avec nous pour l’explorer.

Tout thérapeute a besoin de travailler sur lui-même afin de minimiser les occasions où son propre vécu va interférer avec ce qui passe dans une séance. Un bon thérapeute est attentif à ses propres réactions et les prend en compte dans le travail. Ceci nécessite qu’il ait fait sa propre thérapie et la continue quand nécessaire.

Voici quelques questions que vous pouvez poser au premier rendez-vous pour mieux cerner votre thérapeute potentiel :

  • Est-ce qu’il a suivi une formation sur la pratique de la thérapie avec un apprentissage clinique sous supervision. Si la réponse est « non », comment il a fait pour apprendre le métier ?
  • Qu’est-ce qu’il considère comme la chose la plus importante dans une thérapie ? Si le thérapeute ne place pas la qualité de la relation qu’il établit avec vous au cœur du travail, la thérapie ne va pas être efficace.
  • Qu’est-ce qu’il a fait comme travail sur lui-même ? Etudier la psychologie ne résout pas nos problèmes personnels. Idéalement, il a fait un travail conséquent avec un psychothérapeute.
  • Est-ce que son travail est suivi par un superviseur ? Il est indispensable que votre thérapeute soit soutenu et conseillé par un superviseur formé ou par un groupe de collègues qui font leur supervision entre pairs.
  • Est-ce qu’il fait partie d’une organisation qui assure que leurs membres adhèrent à une charte de valeurs et un code éthique ? Une telle affiliation sert de garantie pour vous. Vous pouvez consulter le code éthique sur le site de l’organisation, ainsi que la procédure pour porter plainte si vous avez un problème avec votre thérapeute.

Les trois différents types de ‘psy’ :

Psychothérapeute, psychologue et psychiatre sont trois animaux différents !

  • Un psychothérapeute est formé à la théorie et à la pratique de la thérapie. Sa formation est expérientielle, c’est-à-dire que l’étudiant apprend en appliquant la théorie sur lui-même, il suit sa propre thérapie, et il travaille avec ses propres clients en tant qu’étudiant supervisé. La plupart des psychothérapeutes travaillent en libéral.
  • Un psychologue est formé à la psychologie théorique, qui est incroyablement vaste ! Un psychologue clinicien peut appliquer la théorie à la thérapie sans forcément avoir une formation pratique adéquate, et sans obligation d’avoir fait sa propre thérapie. Ceci dit, plein de psychologues cliniciens se forment pour être de bons thérapeutes, et d’ailleurs vont se décrire comme psychothérapeutes. Les psychologues cliniciens sont souvent attachés à des organismes de soins.
  • Un psychiatre est un médecin avec une spécialisation dans le traitement médical des maladies mentales. Peu se forment en psychothérapie ; leur travail classique est le traitement avec médicaments. Leur statut de médecin leur donne le droit de signer des arrêts de maladie pour dépression, par exemple.

Thérapies en Nouvelle Calédonie

Voici un sommaire des thérapies du genre ‘psy’ disponibles en Nouvelle Calédonie. Cette liste n’est probablement pas exhaustive : merci de me dire si vous trouvez d’autres psychothérapies ici ! Il y a aussi d’autres thérapies plutôt énergétiques comme Access Bars, Kinésiologie, Magnétisme, Médecine Traditionnelle Chinoise, et Théta Healing parmi d’autres dont je parlerai dans un article futur.

Coaching – centré sur des solutions et des résultats, le coaching est un travail collaboratif qui facilite l’amélioration de l’expérience de la vie personnelle ou professionnelle. Un coach va utiliser des techniques de développement personnel comme la PNL, l’Analyse Transactionnelle, la Communication NonViolente, et d’autres. Certains psychothérapeutes proposent aussi du coaching.

CNV– La Communication Non-Violente n’est pas une thérapie, et les animateurs ne sont pas des thérapeutes, mais l’engagement dans cette voie de connaissance de soi-même est un outil de changement puissant qui vaut bien des thérapies ! J’encourage toute personne qui envisage une thérapie de pratiquer aussi la CNV.

EMDR – ou les Mouvements Oculaires pour Désensibiliser et Reprogrammer. Une technique puissante développée originellement pour traiter des traumatismes violents.  Des variantes sont efficaces pour guérir de blessures émotionnelles de l’enfance. L’EMDR est un outil simple et très puissant qui demande de l’expérience en psychothérapie pour être utilisé en sécurité.

Gestalt – une psychothérapie centrée sur l’interaction de la personne avec son environnement et sur le développement de sa capacité innée de se réaliser. La relation thérapeutique est au cœur de la thérapie.

Hypnose Ericksonienne – utilise un état de conscience légèrement modifié pour amener le conscient à travailler avec les ressources de l’inconscient pour déclencher les changements de croyances et de comportements.

IFS – Internal Family Systems – considère la personnalité comme une famille de sous-personnalités distinctes, chacune possédant une stratégie pour satisfaire un besoin, ce qui lui donne un rôle à jouer dans la famille. La thérapie IFS répare les systèmes d’interaction dysfonctionnels  entre les sous-personnalités.

PNL et Analyse Transactionnelle – ces outils de connaissance de soi-même sont utilisés en coaching,  surtout en entreprise. Ils ne sont pas en eux-mêmes des thérapies.

Psychanalyse – la psychothérapie traditionnelle créée par Freud, et très répandue en France. Le patient raconte sa vie, ses pensées et ses rêves et l’analyste interprète ce matériel pour trouver le sens inconscient caché dedans. La psychanalyse est critiquée pour être longue, couteuse et relativement inefficace. Pourtant, tout dépend du thérapeute et de sa capacité à utiliser la relation avec son patient. Les analystes modernes intègrent d’autres outils pour rendre leur thérapie plus efficace. Un psychanalyste a normalement fait sa propre analyse et est suivi par un superviseur.

Psychosynthèse – une psychothérapie intégrative qui cherche à accomplir une synthèse, le rassemblement des parties diverses et variées de la personnalité en un centre d’identité  aligné. Elle s’appuie sur la capacité innée d’une personne à réaliser son potentiel ainsi que sa dimension spirituelle. Voir C’est quoi la psychosynthèse ?

Sexologue – un psychologue (ou parfois un psychiatre) spécialisé dans les problèmes de la sexualité, et très souvent dans les relations de couple.

La Sophrologie est une thérapie psychocorporelle qui emploie un ensemble de techniques agissant sur le corps et sur le mental. Elle combine des exercices sur la respiration, la décontraction musculaire, des visualisations guidées, et la relaxation dynamique (des mouvements doux associés à la respiration).

Thérapie Cognitivo-Comportementale (TCC) – une psychothérapie à court terme très répandue basée sur l’observation des liens entre les pensées, les émotions et les comportements. La prise de conscience de ces liens permettrait de modifier les pensées dysfonctionnelles afin d’adapter les comportements.

Thérapies d’Expression – Art-Thérapie, Musique-Thérapie, Danse-Thérapie, Théâtre et Chant sont proposés par des thérapeutes qui encouragent la libre expression comme moyen de se connecter à l’inconscient et le supra-conscient. Le thérapeute accompagne l’exploration, les émotions et leur interprétation sans analyser.

Thérapie de couple – une thérapie qui explore les difficultés relationnelles dans le couple et facilite la communication sur les besoins profonds de chacun. Le thérapeute aide chacun à sortir des systèmes relationnels nocifs qu’ils entretiennent et à développer la conscience, l’affirmation et la négociation de leurs besoins dans leur vie quotidienne. A consommer sans modération !

Thérapie de groupe – un groupe de travail basé sur l’écoute bienveillante où chacun s’exprime sur ce qui se passe pour lui dans l’instant dans ses relations avec les autres membres du groupe. Les dynamiques relationnelles dans le groupe permettent de surmonter des problématiques dans la vie.

Thérapie Intégrative – l’utilisation des atouts et techniques de plusieurs types de psychothérapie, y compris physiologique et/ou énergétique. La psychosynthèse est une thérapie intégrative, par exemple.

Thérapie Intuitive  –  une thérapie brève dite « à la carte » car unique pour chaque patient. Le thérapeute va « lire » l’origine de la problématique, du symptôme ou du blocage dans l’inconscient et la mémoire de l’individu, et permettre à des solutions d’émerger. Il va utiliser le dialogue intuitif et l’énergétique pour accompagner la personne à transformer et changer l’information, la structure ou le schéma bloquant.

C’est quoi, la psychosynthèse ?

La psychosynthèse est une psychothérapie qui développe la capacité innée d’une personne à avancer, s’épanouir et à réaliser son potentiel ainsi que sa dimension spirituelle. En d’autres mots, en travaillant avec les difficultés d’une personne, on l’aide à devenir qui elle est vraiment.

L’objectif de la thérapie est d’accomplir une synthèse, le rassemblement des parties diverses et variées de la personnalité en un centre d’identité  aligné. Ainsi la personne devient libre de vivre de manière authentique en accord avec ses valeurs et le sens de sa vie.

Concrètement j’établis une relation empathique et chaleureuse dans laquelle la personne peut se délester de ses soucis et regarder sa vie avec plus d’espace et de perspective. De cette base sécurisante, j’aide la personne à lâcher les obstacles qui la freinent ou qui la gardent coincée dans des schémas répétitifs. Ceci libère de l’espace et de l’énergie pour essayer de nouvelles manières d’être, permettant la spontanéité, la créativité et la joie de fleurir. Au fur et à mesure que la personne connait et accepte les parties conflictuelles de sa personnalité, leur intégration et la synthèse deviennent possibles.

Donc c’est facile alors ?

Ben, oui et non. C’est rarement facile ou confortable de « lâcher les obstacles ». La relation thérapeutique est une aide fondamentale. La psychosynthèse offre des techniques efficaces qui facilitent le processus, comme les outils imaginaux, les sous-personnalités, la désidentification et l’alignement de la volonté. Nous prêtons beaucoup d’importance aux expériences de la conscience et de la volonté, l’amour et le pouvoir, l’âme et l’ombre. En intégrant la psychologie analytique des profondeurs (occidentale) avec la psychologie méditative des hauteurs (orientale), nous avons une approche complète du développement humain portée dans un contexte spirituel. C’est par la découverte de soi qu’on devient Soi.

Mais, je dois être spirituel/le ?

Ben, oui et non ! Il n’y a aucunement besoin d’avoir une pratique ou des croyances spirituelles. Dès que nous pouvons réfléchir sur le sens et le but de notre vie, nous sommes tous des êtres spirituels, que nous le revendiquons ou pas.

La psychosynthèse soutient que la vie humaine a du sens et un objectif ; que nous participons à la facilitation et l’évolution de la conscience dans l’univers. Dans ce contexte large c’est à chacun de trouver le sens et l’objectif de leur vie individuelle au bon moment.

Qui suis-je ?

Je suis né en Angleterre près de Liverpool. Après avoir été formaté pour devenir ingénieur dans l’électronique, je me suis rebellé pour devenir créateur de logiciels éducatifs. Je me suis rebellé encore à trente ans pour partir en voilier, et après dix années d’aventures je suis arrivé en Calédonie en 2000 avec l’envie de créer, planter et entreprendre.

Je suis diplômé en psychosynthèse de l’Institute of Psychosynthesis d’Auckland (www.psychosynthesis.co.nz) après avoir fait un long travail sur moi-même. Je pratique depuis 2016 sous le regard rigoureux de mon superviseur, lui-même psychothérapeute depuis 33 ans. La supervision garantit à mes clients le meilleur accompagnement possible. Je suis membre de la Psychosynthesis Aotearoa NZ Australia (PAnzA) qui établit et garantit les règles et droits de notre relation thérapeutique avec son Code Ethique.

Je travaille en anglais et en français (avec un accent charmant !)

Histoire de la psychosynthèse

La psychosynthèse a été conçue par l’Italien Roberto Assagioli en 1910. Neuro-psychiatre à l’époque, il étudiait la psychanalyse sous Freud. Il comprit que les humains sont motivés par des buts et des valeurs nobles, et pas seulement par des pulsions sexuelles ou agressives inconscientes. Dans sa thèse il écrivait : « Freud a construit une maison avec un sous-sol et un rez-de-chaussée. Je souhaite ajouter un étage avec un toit en verre pour laisser entrer la lumière. » Désapprouvés par Freud, Assagioli et Carl Jung créèrent ensemble la Psychologie Transpersonnelle.

Pour Assagioli, le but d’une thérapie n’était pas de guérir une maladie, mais de faciliter la synthèse de la personnalité et trouver du sens. Pour mieux comprendre les mécanismes de la personnalité il étudia tout type d’individus, y compris ceux qui réussissaient leur vie. Ouvert à tout enseignement spirituel, scientifique ou mystique qui pouvait aider cette compréhension, il éclaira le chemin de l’approche humaniste de la psychologie pratiquée plus tard par Abraham Maslow et Carl Rogers.

Dans les années 50 la psychosynthèse est sortie de l’Italie pour se répandre en Angleterre et aux Etats Unis où elle connait encore beaucoup de succès. Son développement en France a été plus lent à cause du fort enracinement de la psychanalyse traditionnelle.

Assagioli créa une structure théorique ouverte et inclusive, compatible avec d’autres approches psychologiques et avec des pratiques spirituelles. Ainsi il a encouragé la psychosynthèse à évoluer continuellement, ce qui la rend toujours moderne et vivante.